De nos jours, tout jeune homme aventureux peut atteindre les antipodes dâÃÂÃÂun coup dâÃÂÃÂaile,
et communiquer dans lâÃÂÃÂinstant avec ses proches, grÃÂâce ÃÂàson tÃÂélÃÂéphone ou son ordinateur.
Au milieu du XIXe siÃÂècle, les choses ÃÂétaient un petit peu moins simples âÃÂæ Belle trouvaille de Justin Church, collectionneur de documents d'histoire postale et webmaster d'un site de vente en ligne [1], voici une petite archive familiale se composant de cinq lettres en provenance du Pacifique, et dâÃÂÃÂune rÃÂéponse expÃÂédiÃÂée de France en triple exemplaire, dans les annÃÂées 1848/1849.Les tribulations de Gustave EyssÃÂéricEn 1848, Gustave EyssÃÂéric (1824-1897), originaire de Carpentras, est mÃÂécanicien ÃÂàbord de la corvette ÃÂàroues le Gassendi, bÃÂâtiment militaire ÃÂàvapeur de 220 chevaux et 1330 tonnneaux, partie de Toulon en octobre 1845 pour une mission de cinq ans dans le Pacifique, avec ÃÂàbord un ÃÂéquipage de 145 hommes placÃÂés sous les ordres du capitaine de frÃÂégate Janvier [2]. Cette longue campagne sâÃÂÃÂachÃÂève au retour ÃÂàToulon en mai 1850.Le Gassendi quitte la rade de Toulon le 16 octobre 1845, pour celle de MontÃÂévideo, quâÃÂÃÂil atteint le 28 dÃÂécembre. Le navire reste dans la rÃÂégion pendant toute lâÃÂÃÂannÃÂée suivante, durant laquelle il participe aux opÃÂérations franco-anglaises de la Plata, contre lâÃÂÃÂArgentine [3].Le 24 dÃÂécembre 1846, le capitaine de frÃÂégate Janvier ayant laissÃÂé le commandement ÃÂàson second, le lieutenant de vaisseau Faucon, le Gassendi appareille pour lâÃÂÃÂOcÃÂéanie. Au dÃÂébut du mois d'avril 1847, il mouille dans la baie de TaioahÃÂé (ci-dessous), aux Marquises, et il atteint la station navale franÃÂçaise de Tahiti, but de son voyage, le 12 avril 1847, un an et demi aprÃÂès son dÃÂépart de France. La mission du bÃÂâtiment consiste alors ÃÂàpatrouiller dans les districts de Tahiti et MorÃÂéa, aux Iles-sous-le-Vent, aux Pomotou, aux Marquises, et jusqu'aux ÃÂîles Sandwich, pour y veiller au maintien de l'ordre, suivant les critÃÂères europÃÂéens [4]. Il effectue aussi des missions de servitude dans lâÃÂÃÂensemble des ÃÂÃÂtablissements franÃÂçais de lâÃÂÃÂOcÃÂéanie.ÃÂàla suite de la mise en place dâÃÂÃÂun protectorat franÃÂçais sur les Marquises en 1842, prÃÂécÃÂédant la constitution des ÃÂÃÂtablissements franÃÂçais de lâÃÂÃÂOcÃÂéanie, incluant Tahiti, en 1847, une dÃÂécision du Conseil des postes datÃÂée de dÃÂécembre 1843, complÃÂétÃÂée par une ordonnance royale, prÃÂévoyait que les correspondances envoyÃÂées de cette rÃÂégion du Pacifique pour la France transiteraient par le consulat de Panama [5]. En lâÃÂÃÂabsence de lignes rÃÂéguliÃÂères, le transport entre lâÃÂÃÂOcÃÂéanie et Panama sâÃÂÃÂeffectuait par les occasions de mer paraissant offrir une sÃÂécuritÃÂé suffisante, et celui entre Panama et la France par les paquebots britanniques. Un certain nombre de lettres confiÃÂées soit aux bÃÂâtiments du commerce de passage ÃÂàTahiti, soit ÃÂàdes bÃÂâtiments militaires retournant vers Valparaiso ou la France, ont en fait transitÃÂé par la voie du Cap Horn, et elles ÃÂétaient remises ÃÂàla poste dans le premier port franÃÂçais de relÃÂâche. Les lettres des marins pouvaient ÃÂêtre remises en port dÃÂû au tarif intÃÂérieur franÃÂçais, et elles ÃÂétaient exemptÃÂées du dÃÂécime de mer lorsquâÃÂÃÂelles nâÃÂÃÂatteignaient pas le poids de sept grammes et demi.Le destinataire des quatre premiÃÂères lettres, qui est aussi lâÃÂÃÂauteur d'une rÃÂéponse en triple exemplaire, Antoine EyssÃÂéric (1813-1892), est le frÃÂère aÃÂînÃÂé de Gustave. Il est professeur au collÃÂège de Carpentras, et auteur de manuels dâÃÂÃÂarithmÃÂétique. Le destinataire de la cinquiÃÂème lettre, Pierre EyssÃÂéric, frÃÂère des deux prÃÂécÃÂédents, est curÃÂé ÃÂàAvignon, et son nom nâÃÂÃÂest pas restÃÂé dans lâÃÂÃÂHistoire.
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Notes
[1] http://www.mascoo.com/ Il y a quelques annÃÂées, Justin mâÃÂÃÂa prÃÂésentÃÂé cette archive, et je lui ai suggÃÂérÃÂé dâÃÂÃÂen faire le sujet dâÃÂÃÂun article. Comme, ÃÂàma connaissance, il ne lâÃÂÃÂa jamais fait, je me permets de reprendre lâÃÂÃÂidÃÂée ici. [up]
[2] J.-H. Bouffier, Relation mÃÂédico-chirurgicale de la campagne de la corvette ÃÂàvapeur le Gassendi pendant les annÃÂées 1845 [ÃÂà] 1850 dans la Plata et lâÃÂÃÂOcÃÂéanie, thÃÂèse soutenue le 30 mars 1857, Boehm, Montpellier. [up]
[3] A. de Brossard, ConsidÃÂérations historiques et politiques sur les rÃÂépubliques de la Plata dans leurs rapports avec la France et lâÃÂÃÂAngleterre, chapitre X et ss., Guillaumin, Paris 1850. [up]
[4] "Au mois d'aoÃÂût 1847, la corvette fut envoyÃÂée dans l'archipel des ÃÂîles Pomotous, pour y venger le meurtre de tout un ÃÂéquipage franÃÂçais. Seize sauvages furent arrÃÂêtÃÂés et conduits ÃÂàPapeete. Trois ayant ÃÂétÃÂé condamnÃÂés ÃÂàÃÂêtre pendus, le Gassendi retourna ÃÂàl'ÃÂîle oÃÂù le crime avait ÃÂétÃÂé commis, et fit exÃÂécuter la sentence. Sans doute, du point de vue de lâÃÂÃÂhumanitÃÂé, de pareilles reprÃÂésailles sont regrettables ; mais elles sont nÃÂécessaires, indispensables pour protÃÂéger efficacement la vie des europÃÂéeens qui naviguent dans ces parages dangereux." Bouffier, op. cit. [up]
[5] L.-E Langlais, Premier service postal du Pacifique sud, Consulat de France ÃÂàPanama, pp. 44 et ss., AcadÃÂémie de philatÃÂélie, 2006.PremiÃÂère lettre : Papeete, le 12 mars 1848La premiÃÂère lettre de lâÃÂÃÂarchive est ÃÂécrite ÃÂàPapeete le 12 mars 1848. Elle porte au recto un timbre dâÃÂÃÂentrÃÂée circulaire rouge OUTRE-MER TOULON (Salles nÃÂð160), qui pourrait indiquer quâÃÂÃÂelle ait voyagÃÂé par un bÃÂâtiment militaire, peut-ÃÂêtre la Fortune citÃÂée dans le texte de la lettre. L'entrÃÂée en France est datÃÂée du 16 aoÃÂût 1848. On trouve au verso des timbres de passage par Aix-en-Provence et Avignon, et un timbre dâÃÂÃÂarrivÃÂée ÃÂàCarpentras du 18 aoÃÂût 1848. La lettre est taxÃÂée ÃÂàcinq dÃÂécimes, tarif pour le premier ÃÂéchelon de poids en provenance des colonies et pays dâÃÂÃÂoutre-mer par la voie du commerce, soit le port territorial pour plus de quatre-vingts kilomÃÂètres dans le tarif de 1828, et un dÃÂécime de voie de mer [6]. La perception du dÃÂécime supplÃÂémentaire est anormale, lâÃÂÃÂarticle 157 de l'Instruction gÃÂénÃÂérale de 1832 sur le service des postes en exonÃÂérant, a priori, les lettres des marins sous pavillon transportÃÂées par voie entiÃÂèrement franÃÂçaise, exonÃÂération confirmÃÂée lors du projet de mise en place de lâÃÂÃÂaffranchissement des correspondances au dÃÂépart des colonies [7]. Les instructions donnÃÂées en 1851 par lâÃÂÃÂadministration gÃÂénÃÂérale des postes prÃÂécisent la nÃÂécessitÃÂé dâÃÂÃÂidentifer les lettres exonÃÂérÃÂées du dÃÂécime de mer par une griffe Correspondance des armÃÂées, ou par leur transmission en dÃÂépÃÂêches spÃÂéciales portant le nom du bÃÂâtiment expÃÂéditeur. Cela laisse supposer que rien de ce type nâÃÂÃÂÃÂétait appliquÃÂé auparavant, et de fait, cette lettre ne porte aucune marque indiquant son origine militaire [8].Gustave EyssÃÂéric y indique avoir reÃÂçu par le Gange, bÃÂâtiment du commerce venu du Havre, la lettre ÃÂàlaquelle il est en train de rÃÂépondre, juste avant quâÃÂÃÂune corvette de la Marine (la Fortune) ne reparte vers le continent en emportant le courrier. Il se plaint de lâÃÂÃÂÃÂéloignement et raconte le rÃÂécent voyage du navire aux Iles Marquises. La principale figure de lâÃÂÃÂarchipel est lâÃÂÃÂÃÂévÃÂêque [9], dÃÂécorÃÂé de la LÃÂégion dâÃÂÃÂHonneur pour son action pacificatrice et diplomatique, et dÃÂécrit comme ayant une grande influence dans la rÃÂégion, au point dâÃÂÃÂavoir fait dÃÂéplacer la garnison de Vahitahu, sous prÃÂétexte que le voisinage des militaires franÃÂçais freinait lâÃÂÃÂÃÂévangÃÂélisation des autochtones. Ceux-ci, thÃÂéoriquement en grande partie catholiques et parlant ÃÂàpeu prÃÂès le franÃÂçais, sont cependant dÃÂécrits, par certains, comme ÃÂétant de farouches anthropophages vivant entiÃÂèrement nus, hommes comme femmes.Enfin, le Gassendi ÃÂétant de retour ÃÂàTahiti, Gustave EyssÃÂéric ÃÂévoque un grand chantier de rÃÂénovation des chaudiÃÂères, "la marmite est usÃÂée et les rÃÂéparations sont pÃÂénibles". Ce travail de longue haleine ne lui convient guÃÂère, attendu que chez lui, "la fainÃÂéantise est hÃÂérÃÂéditaire", et que bien que faisant fonction de maÃÂître, "il travaille toute la journÃÂée comme auparavant", compte tenu de la faiblesse, en nombre, de lâÃÂÃÂeffectif. Il espÃÂère son retour en France pour la fin de 1849.------
Notes
[6] Loi du 17 mars 1827, art. 1 et 6. [up]
[7] "Ces lettres sont exemptÃÂées du dÃÂécime de mer." P. de Chasseloup-Laubat, DÃÂépÃÂêche ministÃÂérielle nÃÂð 191 du 13 juin 1851, Direction des Colonies, suivie dâÃÂÃÂinstructions de lâÃÂÃÂadministration gÃÂénÃÂérale des postes, Bulletin officiel de la Guyane franÃÂçaise, 1851. Cette prescription dÃÂécoule de la loi du 27 juin 1792, qui stipule que les lettres des marins en station doivent bÃÂénÃÂéficier du seul tarif territorial, ÃÂàl'exclusion de tout supplÃÂément, lorsqu'elles sont acheminÃÂées par voie franÃÂçaise. [up]
[8] Une circulaire du 24 novembre 1851, signÃÂée du Directeur des postes Thayer, relÃÂève que lâÃÂÃÂimpossibilitÃÂé dans laquelle sont les postiers de reconnaÃÂître les lettres des marins en station fait perdre le bÃÂénÃÂéfice de lâÃÂÃÂexonÃÂération du dÃÂécime de mer ÃÂàleurs correspondants (M. Chauvet, Introduction ÃÂàlâÃÂÃÂhistoire postale, p. 671, Brun, 2002). [up]
[9] Joseph Baudichon, vicaire apostolique des Marquises en 1848, roi des Marquises pour les indigÃÂènes. [up]DeuxiÃÂème lettre : Papeete, le 25 mai 1848La seconde lettre est ÃÂégalement ÃÂécrite ÃÂàPapeete, le 25 mai 1848. Elle porte un timbre dâÃÂÃÂentrÃÂée ANGL. 2 BOULOGNE 2 (NoÃÂël nÃÂð374) datÃÂé du 9 novembre 1848, et au verso deux timbres d'arrivÃÂée ÃÂàCarpentras des 12 et 13 novembre 1848. La taxe de vingt-sept dÃÂécimes sâÃÂÃÂapplique ÃÂàune lettre du premier ÃÂéchelon de poids dans le tarif territorial franÃÂçais de 1828, soit onze dÃÂécimes pour la distance entre Boulogne et Carpentras, auxquels sâÃÂÃÂajoute le remboursement ÃÂàla Grande-Bretagne de ses frais pour la traversÃÂée de lâÃÂÃÂisthme de Panama, la voie de mer jusquâÃÂÃÂen Angleterre et le transport jusquâÃÂÃÂÃÂàBoulogne. La circulaire nÃÂð 27 du 12 septembre 1848 signÃÂée Arago prÃÂécise quâÃÂÃÂÃÂàcompter du 15 du mÃÂême mois, le transit panamÃÂéen des lettres des parages de la mer du sud est effectuÃÂé par lâÃÂÃÂoffice britannique, et non plus par les postes de la Nouvelle-Grenade, ce qui a eu pour effet dâÃÂÃÂentraÃÂîner une rÃÂéduction des frais de traversÃÂée de lâÃÂÃÂisthme, et donc du tarif postal [10]. Il ne peut pas ÃÂêtre ici question de tarif rÃÂéduit pour les militaires, pas plus que de dÃÂécime de mer, la lettre ayant voyagÃÂé par paquebot anglais.Dans cette lettre, Gustave EyssÃÂéric fait part ÃÂàson frÃÂère de l'ennui de la vie ÃÂàla station navale de Tahiti. Il y fait la description de ses dimanches, partagÃÂés entre l'inspection matinale de la machine, la promenade et la baignade l'aprÃÂès-midi dans une petite riviÃÂère proche de Papeete, avant le souper sempiternellement composÃÂé de lard et de haricots, "que le cuisinier fait depuis que nous sommes partis de France, ce qui fait pour le moment ÃÂàpeu prÃÂès 1500 fois que nous en mangeons." AprÃÂès le souper, retour ÃÂàterre, et promenade jusque au Palais du Gouvernement (ci-dessous), pour ÃÂécouter polkas et postillons jouÃÂés par la Musique.AprÃÂès quelques propos peu amÃÂènes sur les indigÃÂènes et leurs dÃÂéfauts supposÃÂés, Gustave EyssÃÂéric relate avec enthousiasme l'arrivÃÂée ÃÂàTahiti, le 16 mai, de "l'amiral M. de TrÃÂémelin, commandant la Division des Mers-du-Sud" [11], sur la frÃÂégate la Poursuivante, accompagnÃÂée de la corvette Ariane. "On nous donne lâÃÂÃÂordre de chauffer et une heure aprÃÂès nous ÃÂétions en mer pour aller remorquer la frÃÂégate amiral. AprÃÂès avoir mouillÃÂé la frÃÂégate, nous ressortÃÂîmes prendre la corvette. CâÃÂÃÂÃÂétait un coup dâÃÂÃÂàÃÂil magnifique de voir, dans ces pays si loin de notre chÃÂère France, de mon cher Carpentras surtout, de voir disais-je le Gassendi voler au secours de la coquette Poursuivante et de la belle Ariane, de voir rentrer successivement ces navires au son de la musique, du fla-fla de nos roues et des acclamations de la foule sur le rivage."------
Notes
[10] H. Tristant, Les premiers paquebots ÃÂàvapeur transatlantiques, Feuilles marcophiles nÃÂð 238 supp., p. 27. Le coÃÂût du transit anglais est de 5 shilling et 4 pence par once, soit 1,60 franc pour 7,5 grammes. La lettre devrait porter au dos une griffe anglaise PANAMA-TRANSIT. [up]
[11] Louis FranÃÂçois Marie Nicolas Legoarant de Tromelin (1786-1867), contre-amiral envoyÃÂé en PolynÃÂésie en 1846 pour commander la Marine franÃÂçaise dans le Pacifique.TroisiÃÂème lettre : Papeete, le 15 dÃÂécembre 1848La troisiÃÂème lettre est toujours ÃÂécrite ÃÂàPapeete, le 15 dÃÂécembre 1848. Elle porte un timbre dâÃÂÃÂentrÃÂée OUTRE-MER PAUILLAC (Salles nÃÂð 154) datÃÂé du 30 juin 1849, qui indique quâÃÂÃÂelle a voyagÃÂé par la voie du Cap-Horn, au verso un timbre de transit par Bordeaux le 1er juillet, un autre par Avignon le surlendemain, et une arrivÃÂée ÃÂàCarpentras le 4 juillet 1849. Elle porte une taxe de dix dÃÂécimes, correspondant ÃÂàune lettre du premier ÃÂéchelon de poids dans le tarif de 1828 pour une distance supÃÂérieure ÃÂàcinq-cents kilomÃÂètres, plus un dÃÂécime pour la voie de mer. Une telle taxe, ÃÂàcette date, semble trÃÂès exagÃÂérÃÂée. En effet, lâÃÂÃÂAvis au Public sur la taxe des lettres, signÃÂé par E. Arago le 16 dÃÂécembre 1848 et diffusÃÂé par voie dâÃÂÃÂaffiches et de presse [12], dont les dispositions sont applicables le premier janvier suivant, stipule que les lettres venant des colonies franÃÂçaises par la voie du commerce ne doivent supporter que la taxe franÃÂçaise de bureau ÃÂàbureau, soit deux dÃÂécimes pour le premier ÃÂéchelon de poids, plus ÃÂéventuellement le dÃÂécime de voie de mer. Mais au lieu dâÃÂÃÂÃÂêtre frappÃÂée du timbre COLONIES FRA. PAUILLAC (Salles nÃÂð 191) [13], spÃÂécialement crÃÂéÃÂé pour lui assurer le bÃÂénÃÂéfice du tarif intÃÂérieur dans le nouveau rÃÂégime, elle a ÃÂétÃÂé marquÃÂée comme venant dâÃÂÃÂun pays dâÃÂÃÂoutre-mer non dÃÂéterminÃÂé, et taxÃÂée ÃÂàce titre selon le tarif de 1828, encore en vigueur jusquâÃÂÃÂau 31 juillet 1849 pour les lettres de lâÃÂÃÂÃÂétranger. On remarque que le dÃÂécime de mer doit ÃÂêtre ici ÃÂànouveau indÃÂûment demandÃÂé, dans le mÃÂ