du bureau central de Paris |
A partir du mois de septembre 1823, il se fait quotidiennement dans Paris sept levées générales des boîtes aux lettres [1]. Chacune de ces levées est suivie d'une distribution dans la capitale, excepté pour la dernière levée du jour, qui est rattachée àla première distribution du lendemain. Jusqu'en 1856, la cinquième levée précéde les départs des courriers hors Paris (départements et étranger). L'année 1856 voit l'instauration d'une levée spéciale (ou supplémentaire) opérée àquatre heures trente du matin àl'Hôtel-des-Postes, bien avant l'ouverture du bureau, et destinée àpréparer la première distribution du jour [2]. Dès le mois de juin 1856, c'est la sixième levée du bureau central qui précède le départ des bureaux ambulants pour les départements [3], puis ce sera la septième dès le mois de juin 1878 [4]. Vers la fin du siècle se rajouteront deux levées en fin de journée, portant le total àonze levées ordinaires quotidiennes en 1898 [5]. Dès la fin de l'année 1852, les objets relevés sont normalement frappés d'un timbre dont le bloc dateur porte l'indication de la levée correspondante, sous le format habituel 1E, etc ... Pour les objets ramassés lors de la levée précédent l'ouverture du bureau, le numéro de levée est remplacé par un astérisque.
Almanach impérial pour l'année 1868Levées préparatoires de PARIS (60)
A partir de 1866, on remarque l'apparition de timbres àdate de la recette principale intitulés PARIS (60) qui portent, en place de l'indication habituelle de levée, deux chiffres séparés par un trait oblique (réf. 1380 Pothion, type 17). Le chiffre supérieur de 1 à5, plus gros, positionné "en coin" indique le numéro d'une des cinq premières levées ordinaires du jour, le chiffre inférieur de 1 à3, plus petit, indique le numéro d'une des trois levées intermédiaires qui peuvent être intercalées entre deux levées ordinaires. Ces levées, dites préparatoires ou de détail, permettent d'étaler le travail des agents du tri dans des moments d'activité plus faible. Elles concernent aussi bien les lettres pour Paris que celles pour la province ou l'étranger, en port payé ou en port dû. Ces levées intermédiaires ne sont pas immédiatement suivies d'une distribution. Il est intéressant de remarquer que bien qu'elles soient dites préparatoires par l'Administration, et qu'elles soient àce titre sensées anticiper la levée générale suivante, elles portent le numéro de la levée générale précédente. Simple question de sémantique.Les dates d'utilisation relevées jusqu'àprésent en départ vont du 6 novembre 1866 (levée 5/3) au 1er août 1883 (levée 5/1). A l'examen des pièces rencontrées, les marques les plus fréquentes sont celles de la troisième levée intermédiaire de la cinquième levée ordinaire, ce qui peut sembler normal, puisque celle-ci précède immédiatement la dernière levée générale avant le départ des bureaux ambulants du soir. Les sections de levée de PARIS (60) ne peuvent exister que sur des timbres àdate au type 17 [6]. D'autres indications de levée, frappées en dehors des cinq premières levées du jour, sont également connues : une marque àétoile frappée lors d'une levée intermédiaire immédiatement consécutive àla levée spéciale du matin, une marque àexposant (réf. 1389 Pothion) immédiatement consécutive àla sixième levée ordinaire du soir, connue entre juillet 1868 et mai 1879, et une autre àindice, consécutive àla septième levée et rencontrée en juillet 1879. On connaît aussi ces marques de levées intermédiaires de la recette principale de Paris apposées en arrivée, frappées sur des objets entrant par les lignes ferroviaires de banlieue, en particulier lorsque les timbres-poste n'ont pas été annulés par les convoyeurs, mais pas uniquement.Levées préparatoires de PARIS DÃÂPART
A partir de 1876, de nouveaux dateurs àfraction de levée apparaîssent, portant l'indication du service DÃÂPART en lieu et place de l'indication départementale (60). Les dates extrêmes actuellement relevées vont du 9 juillet 1876 (levée 5/2) au 12 décembre 1895 (levée 5/1). En 1884, les dateurs référencés sous le nð 1380 par Pothion ont été progressivement remplacés par de nouveaux modèles dits type 84. PARIS DÃÂPART a organisé une levée préparatoire après la sixième et une autre après la septième levée du jour. Les dates extrêmes connues vont du 11 juillet 1884 (levée 5/1) au 23 août 1901 (levée 2/4). A la fin du siècle, trente-deux levées sont ainsi organisées dans Paris [7]. On note l'existence d'une levée nocturne, et aussi qu'il n'y a pas de levée préparatoire après la huitième levée, contrairement àce qui se pratique dans certains bureaux de quartier pour les expéditions de dernière minute par les bureaux ambulants (deux frappes 8/1 auraient cependant été vues datées de juin 1893 et septembre 1901).
M. Chapellier, Oblitérations des bureaux de Paris
sur les timbres au type Sage, Montpellier, B.P.M. 1952.
Almanach-annuaire Didot-Bottin, 1898.Autres services du bureau central
On rencontre des dateurs portant des levées àfraction sous l'intitulé d'autres services du bureau central, comme celui de l'étranger, souvent en arrivée ou en passe, et celui des contre-seings, ce qui est plus surprenant. Au type 17, on connait des dateurs àfraction avec mention * PARIS ÃÂTRANGER * entre janvier 1882 et avril 1888 (signalé une fois sans étoiles en mars 1881). Puis au type 1884 avec la mention PARIS ÃÂTRANGER entre octobre 1884 et octobre 1900. On note aussi l'utilisation très surprenante, et inexpliquée, de timbres àdate au type 24 àParis-Etranger, ces timbres àcouronne perlée étant en principe affectés aux distributions et facteurs-boîtiers de province. Avec section de levée àfraction, les dates connues vont de février 1882 àjuillet 1899. L'utilisation de l'encre bleue est commune dans ce service. A la section des contre-seings de Paris sont connus des timbres àdate au type 17 àexposant 6,1 PARIS Son DES CONTRE-SEINGS entre juin 1869 et décembre 1877, des timbres àfraction au même type entre octobre 1887 et août 1900, et avec libellé PARIS CONTRE-SEINGS entre août 1881 et octobre 1896. Au type 1884, même intitulé, entre mai 1889 et août 1900.***** Remerciements àBernard Platzer, àqui cette page doit tout, ou presque, et àLaurent Bonnefoy pour la communication de l'étude d'A. Chabrol.
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Notes
[1] Le Constitutionnel, 4 juillet 1823 et Traité de législation et d'exploitation postales, Paul Jaccottey, 1891, p. 597. [up]
[2] Almanach impérial pour M.D.CCC.LVII., Paris, Guyot & Scribe. [up]
[3] La Presse, 30 mai 1856. [up]
[4] Journal Officiel, 19 juin 1884. [up]
[5] Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration, Paris, Didot-Bottin, 1898. [up]
[6] André Chabrol, La section de levée, étude non publiée. [up]
[7] Un rapport adressé en 1884 par le ministre des postes Cochery au Président de la République fait état de trente-trois levées au bureau central. (Journal Officiel, 19/06/1884). Un relevé d'empreintes établi par le bureau du départ en juin 1897 (Chabrol, La section de levée, non publié) fait état de trente-et-une levées. [up]*****
Pas qu'ÃÂ Paris ...
Bulletin mensuel de l'Administration des postes nð 67, mars 1861Les marques de levées préparatoires ne sont pas fréquentes sur les lettres des départements, soit qu'il n'y en ait pas existé de spécifiques dans la plupart des bureaux, soit que ces bureaux en aient négligé la pratique, ce dont semble d'ailleurs se plaindre l'Administration en 1861. On en connaît quelques-unes frappées àBordeaux entre 1871 et 1874, avec exposant ou fraction.
De Bordeaux, 11 octobre 1872, pour Montpellier.On en connait d'autre part l'utilisation àMâcon (1* entre septembre 1870 et mai 1871), Saumur (février 1876), Lisieux (7/5, mars 1883), et enfin àLigny-le-Chatel, qui a fait l'objet d'une publication dans les numéro 237 de Documents Philatéliques, sous la plume d'A. de la Mettrie.