Un aperçu des postes
dans la Généralité de Riom
aux XVIIe & XVIIIe siècles


 

          Si le roi Louis XI n'est pas, comme on l'a longtemps affirmé, l'initiateur de la poste en France (l'édit de 1464 ne serait qu'un vulgaire faux, établi deux-cents ans plus tard pour servir les intérêts d'un surintendant des postes), il est tout de même probablement à l'origine de la création des relais de la poste aux chevaux, et les chevaucheurs tenant la poste deviendront plus tard maîtres des postes, fournissant les montures aux courriers du roi et gérant les relais.

          En 1603 (ou 1604 [1]), Fouquet de la Varane, contrôleur général des postes, obtient du bon roi Henry IV la concession des produits de la poste, moyennant le versement au Trésor d'une somme conséquente, assortie du droit accordé aux particuliers de confier leurs lettres aux courriers royaux : il en découlera l'organisation de la poste en tant que service devenu accessible au public. Le contrôleur général a autorité sur les maîtres des postes qui détiennent les chevaux, sur les courriers qui transportent les lettres et sur les commis qui assurent le service, et en particulier la perception des taxes, dont le produit doit revenir au contrôleur. Les premiers bureaux sont établis à partir de 1622. Les départs des courriers s'établissent à date fixe et en 1627, le premier tarif de la poste aux lettres est publié, œuvre de Pierre d'Almeras, conseiller du Roi et Général des Postes et Relais de France.

          Les offices de contrôleurs généraux ayant été remplacé en janvier 1630 par ceux de surintendants généraux des postes, des offices héréditaires de maîtres des courriers sont créés par un édit du mois de mai de la même année [2], dont certains sont nommés conseillers contrôleurs provinciaux des postes ayant autorité chacun dans une généralité [3]. C'est ainsi que des offices de contrôleurs provinciaux maîtres des courriers sont attribués dans la Généralité de Riom, laquelle regroupe la Basse Auvergne (approximativement l'actuel département du Puy-de-Dôme, plus le brivadois) et la Haute Auvergne (l'actuel Cantal).

          L'édit de 1630 enjoint aux contrôleurs, entre autres choses, d'établir des bureaux de dépêches dans toutes les villes, bourgs ou bourgades situés sur la route des courriers, chaque fois que le bien de la commodité publique pourra le requérir. Ces officines seront confiées à des commis, dans le cas des bureaux en titre installés dans les villes les plus importantes, ou à des distributeurs, lorsqu'il ne s'agira que d'un simple dépôt situé dans une bourgade. Ces distributions, qui ne sont pas des bureaux de poste, à l'inverse de celles du XIXe siècle, sont installées chez un habitant, notable ou commerçant, chez qui un piéton venu du bureau principal vient déposer les lettres qu'il n'a pas distribuées en chemin, et où elles peuvent être prises par leur destinataire, les lettres au départ prenant le chemin inverse. Ces distributions peuvent aussi être installées dans les relais, le maître des postes servant de distributeur. Un service de messagers royaux, créé en 1576, transporte entre autres choses les lettres des particuliers, une liaison hebdomadaire existant au XVIe siècle entre Paris et l'Auvergne. Dans les limites de la province, les lettres peuvent aussi voyager par des messageries locales, le messager étant alors payé par les municipalités de la route, donc par les habitants eux-mêmes. Ces messageries locales sont certainement nombreuses et anciennes : il y aurait ainsi eu de tout temps un messager entre Allanche, petit bourg de la Haute-Auvergne, et Saint-Flour, selon un texte de 1786 (Nougaret, note 1). Enfin, bon nombre de lettres sont occasionnellement portées par des domestiques ou par des messagers de circonstance.

          Routes de poste et messageries en Auvergne avant 1672

          La première carte que l'on connaisse détaillant le parcours des routes de poste en France est celle de Nicolas Sanson, et elle date de 1632 [4]. Trois routes de poste pénétrent alors en Auvergne : celle menant d'Orléans à Clermont, rejointe à Aigueperse par un prolongement de la route de Paris à Lyon, celle reliant Lyon à Limoges en passant par Clermont, et celle allant de Lyon à Toulouse en passant par Saint-Flour. Cette carte ne distingue malheureusement pas les relais de chevaux des bureaux de poste, mais ces derniers sont très rares en Auvergne au XVIe siècle. L'existence d'un bureau à Clermont est probable dès 1630 [5], et peut-être un autre exista t'il dès cette date ou peu après à Riom, siège de la Généralité.

          Un Cathalogue général des postes de France, document manuscrit joint à l'Estat des généralitez que Sa Majesté impose par année pour les gaiges des officiers et maistres particuliers des Postes établi pour 1636 [6], dresse la liste complète des routes et des relais de poste, conforme à celle relevée quatre ans plus tôt par le cartographe d'Abbeville. La route d'Orléans à Clermont entre en Auvergne par le nord, passe par les relais d'Aigueperse et de Riom pour aboutir à Clermont.


N. Sanson - 1632

Salmon - 1643

          La route de Lyon à Limoges quitte le Forez à La Pau et traverse le nord de l'Auvergne d'est en ouest. Elle passe d'abord par les relais de Thiers et de Lezoux, puis après Clermont, elle continue vers ceux de Pontgibaud et Pontaumur, et quitte l'Auvergne passé un relais nommé Angie sur la carte de Sanson, ou Agy dans le catalogue de 1636. Ce point mal identifié est très probablement Saint-Avit d'Auvergne. Au sud-est, la route de Lyon à Toulouse, sortie du Velay après Craponne, entre en Auvergne par le relais de poste de Saint-Badel (Sembadel), passe ensuite par ceux de Pontargue (probablement Paulhaguet), La Volte (Lavoûte-Chilhac) et La Rousure (La Ronzière) pour arriver à Saint-Flour. Elle quitte ensuite l'Auvergne par le sud, à La Nau (Lanau), et entre en Rouergue à La Cain (Lacalm).

          Une carte de routes de poste, attribuée à un certain Salmon [7], et datant de 1643, reprend globalement le schéma de celle de 1632, à quelques détails orthographiques près. L'organisation de la route venant d'Orléans, ou de Paris, ne change pas, et elle restera la même jusqu'après la Révolution. Celle de Lyon à Toulouse non plus. Sur la route de Lyon à Limoges, on constate la disparition du relais d'Angie, et l'apparition d'un autre dénommé Le Chier, lequel est un hameau du Franc Alleu [8], situé à l'est de Crocq, qui aura bientôt son relais de poste.

          En 1644, un nouveau tarif des postes [9] enjoint aux maîtres des courriers de Clermont-Ferrand et de Riom de prendre quatre sols pour le port des lettres simples venant de Paris, ou à affranchir pour Paris. Pour les autres villes et bourgs auvergnats, la taxe est la même que celle du bureau le plus proche. Il pouvait y avoir une demi-douzaine de bureaux de poste en Auvergne dès cette époque, Riom, Clermont, Saint-Flour, Aurillac, Brioude, et peut-être aussi Thiers et Issoire, puis plus tard Aigueperse, villes qui auront toutes un bureau au XVIIe siècle.

          Une carte de France mise en lumière par N. Berey et datée de 1645 [10] propose une vue quelque peu différente de celle proposée par les autres cartes de l'époque. L'embranchement des routes venant de Paris et d'Orléans s'y fait à Riom, et pas à Aigueperse. Un relais anonyme figure entre Riom et Clermont. Le relais de Lezoux est remplacé par celui de Beauregard, un nouveau relais y est signalé à Pont-du-Château, à l'est de Clermont, que l'on retrouvera effectivement sur les cartes des années suivantes. Le relais de Pontgibaud n'y est pas mentionné, et la route vers Limoges semble emprunter, après Saint-Avit (orthographié S Aui), un itinéraire par Bellegarde qui ne sera pas confirmé par les cartes postérieures. Enfin, la route menant à Saint-Flour est balisée de manière approximative, les relais de Saint-Badel et Paulhaguet ne sont pas portés sur la carte, et ceux indiqués comme étant à La Chaise-Dieu, Albazat (Aubazat) ou Saint-Poncia (Saint-Poncy) ne seront pas repris par la suite. L'exactitude de cette carte est donc, semble t'il, sujette à caution.


A. Berey - 1645


J. Boisseau - 1645

          Une autre carte établie la même année par J. Boisseau [11] introduit deux itinéraires inédits par rapport aux schémas précédents. Si les tracés déjà connus en 1643 ne changent pas, en revanche deux nouvelles routes partent de Clermont, la première vers le sud-ouest en direction de la route de Paris à Toulouse, passant par Rochefort et Mauriac, et la seconde vers le sud pour rejoindre Saint-Flour en passant par Issoire et Brioude. On remarque qu'aucun relais de poste n'est représenté sur cet itinéraire (ils sont symbolisés sur la carte par une petite flêche noire, carte qui semble par ailleurs d'une exactitude géographique relative). Selon P. Nougaret, un bureau de poste est établi à Saint-Flour dès 1643 [12], terminus d'une route de poste venant de Clermont et comportant cinq relais à Vaire (Veyre), Issoire, Pont-de-Landes (Lempdes), Massiac et Vieille-Pesse (Vieillespesse). Il suppose l'ouverture d'un bureau à Brioude dès ces années-là, tandis que le bureau d'Issoire ouvrira dans le courant du XVIIe siècle, sans autres précisions, selon l'Encyclopédie des timbres-poste.


Clerville - 1642

          On peut remarquer que la relation de Saint-Flour avec Clermont est rendue assez compliquée par les conditions de relief, sans parler du climat : pour rejoindre Massiac, il faut franchir les pentes du col de la Fageole à plus de 1100 mètres d'altitude, puis entre le pied du col et la plaine de la Limagne se trouvent encore les gorges de l'Allagnon, étroites, encaissées et peu favorables à la circulation. La Carte générale des montagnes de la Haute-Auvergne du sieur de Clerville illustre spectaculairement cet état de fait, montrant au passage la situation des villages de La Ronzière, Pont-de-Léry, Vieillespesse ou La Fageole, qui abriteront un relais de poste sur le flanc oriental de la montagne à une époque ou à une autre. De l'autre côté du massif montagneux, au sud-ouest, la ville d'Aurillac rencontre le même problème. La relation avec Clermont ou avec la voisine Saint-Flour est des plus délicates. Ceci peut expliquer que les habitants d'Aurillac se soient d'abord tournés vers l'ouest lorsqu'il s'est agi d'entrer en correspondance régulière avec Paris. Depuis le XVIe siècle, une route postale est en effet ouverte entre Paris et Toulouse, comprenant des relais à Brive et à Uzerche, villes relativement peu éloignées d'Aurillac. Vers 1633, une distribution est établie à Aurillac, et des messagers font la navette vers Brive, pour porter le courrier de Paris. En 1640, le service vers la route de Toulouse s'établit entre Aurillac et Payrac en Quercy, puis en 1641 un messager aurillacois dessert Paris directement. En 1643, un maître de poste est installé à Tulle, entre Uzerche et Aurillac. Dans le même temps, Aurillac obtient un bureau de la poste aux lettres [13], et l'ouverture d'une route de poste passant par les relais de Saint-Paul-des-Landes, Montvert, Le Fossat, et ralliant Uzerche, et Paris, par Argentat et Tulle. On trouvera, dans des listes de poste beaucoup plus tardives (1775) l'indication que la route entre Uzerche et Aurillac n'est pas praticable pour les voitures, même les plus légères.


d'après Jaillot - 1715 (l'ouest est en haut)

          Il reste encore à citer une liaison importante, qui ne figure pas sur les cartes des routes de poste dans la Généralité de Riom : celle qui relie Aurillac et Mauriac aux villes du nord de la Généralité, voie indispensable pour les échanges épistolaires commerciaux et administratifs avec les pôles provinciaux que sont Clermont et Riom. C'est en 1669 qu'un service officiel de messagerie est instauré entre Aurillac et Clermont [14], pour le service du Roi, les gages du messager ordinaire étant payés par les consuls aurillacois. Au bout de quelques années, le messager étant mort sans avoir été remplacé, les habitants sont contraints d'envoyer exprès (c'est à dire une personne à leur charge) à Clermont ou Riom lorsqu'ils ont besoin de communiquer par écrit. La messagerie provinciale est alors reconduite en 1685, à l'initiative de l'Intendant d'Auvergne, avec une fréquence qui s'établira rapidement de huit jours en huit jours, passant par Saint-Cernin, Saint-Chamant, Saint-Martin-Valmeroux, Mauriac, Bort, Tauves, Saint-Sauves et Rochefort. Il ne s'agit pas là de relais de poste, puisqu'il n'y a pas de route de poste. Il y a un bureau de la messagerie à Mauriac, et des commis à Saint-Martin, Salers et Bort, dépendant de Mauriac. Tauves et Rochefort sont probablement des distributions, dépendant de Clermont. On peut remarquer que les lettres transportées ne sont pas taxées, ce qui ne rend ce service gratuit qu'en apparence, les messagers étant payés par les paroissiens des élections de Mauriac et d'Aurillac, dont la plus grande part ne sait d'ailleurs ni lire ni écrire.

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Notes
[1] En 1603 selon P. Nougaret (Histoire de la poste en Haute-Auvergne, Revue de la Haute-Auvergne, tome 33, octobre 1953). En 1604 selon P. Jaccottey (Traité de législation et d'exploitation postales, Paris, Dupont, 1891). [up]
[2] Edit de création de maîtres des courriers, n° 177, 1630, Recueil général des anciennes lois françaises, tome XVI, Paris, Belin-Leprieur, 1829. [up]
[3] Créées par un édit de 1542, les généralités sont des démarcations administratives d'ordre fiscal, à l'origine recettes générales des impôts. Leur importance administrative s'est étendue par la suite, sous le contrôle d'un intendant. [up]
[4] Carte géographique des postes qui traversent la France, éditeur Melchior Tavernier (Paris), 1832. [up]
[5] L'Encyclopédie des timbres-poste de France ne donne hélas pas la date de création des bureaux auvergnats avant 1700. [up]
[6] Site internet de la B.N.F. [up]
[7] Carte généralle des postes de France ainsy quelles sont à présent establies, éditeur M. Tavernier (Paris), 1645. [up]
[8] Partie de la Haute-Marche située autour de Bellegarde et Crocq, érigée en 1437 en circonscription indépendante des finances royales. [up]
[9] Réglement général [...] portant taxe [...] pour le port des lettres [...], 9 avril 1644. [up]
[10] Carte générale de la France, revueüe et augmentée sur celle de La Guillotière, N. Berey. [up]
[11] Tableau géographique des Gaules, Jean Boisseau, 1645. [up]
[12] Lettres d'établissement d'un bureau de poste datées du 12 juin 1643 sur la demande des consuls et de la prévôté de Saint-Flour, voir Nougaret (note 1). [up]
[13] Brevet de nomination du maître des postes d'Aurillac daté du 26 mars 1643, voir Nougaret (note 1). [up]
[14] Ordonnance du 10 avril 1669, signée Fortia, intendant d'Auvergne. Les sources concernant l'organisation des postes au sein de la Généralité de Riom proviennent, pour une grande part, des archives départementales du Cantal et du Puy-de-Dôme (série C). [up]

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          Du régime des offices à la Ferme des Postes

          Nous avons vu que les édits de janvier et mai 1630 avaient créé des offices de surintendants généraux des postes et d'autres de maîtres des courriers. Ces offices, vénaux et héréditaires, constituaient un moyen pratique pour remplir rapidement les caisses du Trésor. Vendus à des personnes aisées en échange de l'attribution d'une charge, ils leurs garantissaient une rente sous forme de gages, ainsi que des privilèges, exemptions et immunités, en particulier de nature fiscale. Pour augmenter encore les revenus de l'Etat, une charge pouvait être couverte par plusieurs offices. Ainsi, la charge de surintendant général des postes et celles des maîtres des courriers étaient couvertes par trois offices. L'office ancien permettait à son titulaire exercer au cours d'une première année, l'office alternatif permettait d'exercer l'année suivante, l'office triennal permettait d'exercer la troisième année, et ainsi de suite. Les gages étaient versés tant en exercice que hors d'iceluy. Lorsqu'ils en avaient les moyens, les officiers achetaient donc les trois offices d'une même charge, de façon à en garder le contrôle et le bénéfice total. Les offices constituaient un capital, qui pouvait être augmenté par l'achat au Trésor d'augmentations des gages (on avançait l'augmentation de ses émoluments, en quelque sorte, tout en valorisant son capital). Ils pouvaient être transmis par héritage, ou revendus à un tiers (en 1615, Fouquet de la Varane revendit ainsi ses offices de contrôleur général des postes à d'Almeras pour 350.000 livres, ce dernier ayant été remboursé de cette somme par le Trésor lors de la suppression de ses offices à la fin de 1629).


Edit portant création de trois offices de surintendants généraux des postes - 1630

          Très rapidement, ce système complexe et très décentralisé laissa entrevoir ses limites [15]. Selon les termes de l'édit de 1630, l'organisation matérielle du service, ainsi que le revenu de la taxe des lettres, devaient revenir aux maîtres des courriers, le rôle du surintendant étant limité à celui d'un superviseur. Des difficultés dues en particulier au manque d'autorité des maîtres des courriers sur les maîtres des postes entraînèrent de nombreux disfonctionnements. En 1632, les pouvoirs des maîtres des postes et des courriers furent réattribués au surintendant général, accompagnés des revenus des dépêches royales et publiques. Certains abus se multiplièrent cependant au cours des années suivantes, et en particulier l'augmentation illicite des taxes. Un édit de 1638 interdit aux maîtres des postes et à leurs commis, messagers et facteurs d'altérer les ports des lettres. Le pouvoir en vint à créer, par un édit de décembre 1643, de nouveaux offices de contrôleurs, peseurs et taxeurs de port des lettres et paquets dans tous les bureaux des postes et des messageries royales. La nomination de commissaires pour réglementer la taxation des lettres donna naissance en 1644 à un nouveau tarif postal relativement détaillé pour l'époque.

          D'autre part, la multiplication des offices et la cupidité des officiers amena à des situations inextricables, luttes sournoises pour le contrôle des relais, extorsions pratiquées sur les courriers, tentatives d'élimination des messageries, principalement celle de l'Université de Paris, falsifications des comptes et autres diverses malversations, tout ceci se faisant au détriment des usagers. Colbert, puis Louvois s'attaquèrent alors à l'assainissement du système, allant jusqu'à envoyer le surintendant Nouveau devant la Justice en 1662, pour escroquerie. Celui-ci devait décéder quelques mois après en laissant à ses créanciers un avoir de deux millions et demi de livres, témoignant de la bonne santé financière de ses affaires. En 1663, les offices de surintendant général des postes furent supprimés (mais pas la charge elle-même), ainsi que ceux de contrôleurs (dont les gages furent cependant encore versés pendant les dix années suivantes, pour remboursement de l'achat des offices) et les revenus des postes furent intégrés au domaine royal.

          Louvois, devenu surintendant des postes en 1668, prit une série de mesures pour rétablir le fonctionnement correct du service, en particulier pour ce qui touchait aux activités des maîtres des postes. En 1672, le service fut adjugé au sieur Lazare Patin, sous la forme d'un bail de quatre ans et sous la surveillance du surintendant général veillant à l'intérêt public. Les postes et messageries devenaient ainsi Ferme d'Etat. La Ferme des Postes exploitait le service à ses frais, en percevait le revenu, contre le paiement d'un loyer d'un peu plus de deux millions et demi de livres. Cette somme comprenait un million de livres destiné au remboursement des sommes restant dues aux maîtres des courriers. Une des premières mesures prises en faveur de la Ferme fut l'établissement du monopole du transport du courrier à son profit exclusif. Il est généralement admis qu'à partir de cette date, les postes connurent en France un fonctionnement régulier et un développement constant.


Arrêt du Conseil d'Etat du 7 décembre 1673

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Note
[15] Sur l'histoire de la poste au XVIIe siècle, Vaillé, Histoire générale des postes françaises, P.U.F. Visible sur Gallica, Belloc, Les postes françaises. Des Essarts, Dictionnaire universel de police, Tome Ier, Messageries, postes et voitures publiques du royaume, entre autres. [up]

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          Routes de poste et messageries en Auvergne après 1672

          En avril 1676, un nouveau tarif général pour le port des lettres est publié [16], comprenant l'addition de nombreuses destinations nouvelles depuis Paris ... sauf pour ce qui concerne l'Auvergne, puisque ne sont toujours citées que Clermont et Riom, comme dans le précédent tarif, et pour la même taxe de quatre sols par lettre simple. Pour les villes et bourgs situés au-delà de ces bureaux, une taxe supplémentaire de deux sols par lettre simple est requise jusqu'à vingt-cinq lieues de distance, trois sols pour soixante lieues, etc ... Une carte signée quelques années plus tard par le successeur de Sanson d'Abbeville, A.- H. Jaillot [17] nous renseigne sur la composition du réseau des routes de poste à la fin du XVIIe siècle. Si les relais de la route venant de Paris restent inchangés, ceux sur la route de Lyon à Limoges cr de cette date, les postes connurent en France un fonctionnement régulier et un développement constant.


Arrêt du Conseil d'Etat du 7 décembre 1673

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Note
[15] Sur l'histoire de la poste au XVIIe siècle, Vaillé, Histoire générale des postes françaises, P.U.F. Visible sur Gallica, Belloc, Les postes françaises. Des Essarts, Dictionnaire universel de police, Tome Ier, Messageries, postes et voitures publiques du royaume, entre autres. [up]

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          Routes de poste et messageries en Auvergne après 1672

          En avril 1676, un nouveau tarif général pour le port des lettres est publié [16], comprenant l'addition de nombreuses destinations nouvelles depuis Paris ... sauf pour ce qui concerne l'Auvergne, puisque ne sont toujours citées que Clermont et Riom, comme dans le précédent tarif, et pour la même taxe de quatre sols par lettre simple. Pour les villes et bourgs situés au-delà de ces bureaux, une taxe supplémentaire de deux sols par lettre simple est requise jusqu'à vingt-cinq lieues de distance, trois sols pour soixante lieues, etc ... Une carte signée quelques années plus tard par le successeur de Sanson d'Abbeville, A.- H. Jaillot [17] nous renseigne sur la composition du réseau des routes de poste à la fin du XVIIe siècle. Si les relais de la route venant de Paris restent inchangés, ceux sur la route de Lyon à Limoges c