Le service supplémentaire des bureaux
de quartier de Paris proches des gares


Dateurs à section de levée
avec indice ou fraction - 1876/1901


          C'est à la fin du mois de mars 1876 que cesse, à Paris, l'utilisation de l'étoile chiffrée en tant que timbre oblitérant. La suscription et l'affranchissement des lettres sont désormais frappés par le timbre à date du bureau (voir le bulletin mensuel des postes, instruction 193). Les premiers dateurs circulaires présentant un numéro de section de levée supplémentaire placé en indice apparaîssent dans les bureaux proches des gares parisiennes dès l'été suivant. La sixième levée ordinaire restant affectée au départ général du soir, c'est celle-ci qui, comme pour la période précédente, est affichée sur les dateurs, suivie d'un point et d'un indicateur de section de taille légèrement inférieure. Entre la fin de novembre et le début de décembre 1878, une nouvelle levée ordinaire vient s'intercaler entre la cinquième et la sixième levée quotidienne [1]. Cette dernière, renumérotée septième levée ordinaire, reste affectée aux départs des bureaux ambulants du soir. On trouve par la suite dans les bureaux de quartier des timbres à date présentant un trait de fraction entre le numéro de la levée et celui de la section de levée. Au début de 1896, une huitième levée ordinaire se pratique trente minutes après la septième levée générale, pour permettre de retarder encore le départ des correspondances vers les départements et l'étranger. A la fin du siècle, des levées supplémentaires se pratiqueront également le matin.

Les bureaux proches des gares

          A l'été 1876, neuf bureaux de quartier de Paris, proches des gares, pratiquent des levées supplémentaires non surtaxées après la sixième levée ordinaire du jour. Ce sont les bureaux 3, place de la Madeleine (Saint-Lazare), 10, rue du Cherche-Midi (Montparnasse), 12, boulevard Beaumarchais (P.L.M. et Orléans), 14, rue de Strasbourg (Est, puis également Nord), 18, rue d'Amsterdam (Saint-Lazare), 26, gare du Nord (Nord, puis également Est), 30, boulevard Mazas (P.L.M. et Orléans), 33, boulevard de l'Hôpital (Orléans) et le bureau de petite banlieue de Bercy (P.L.M. et Orléans). Alors que seulement trois d'entre eux ont, jusque-là, utilisé épisodiquement des dateurs spécifiques pour ce service, ils vont tous en être dotés dans le courant de l'année 1876. En juillet 1881, le bureau 5 étant déplacé du boulevard Magenta vers la place de la République, il propose désormais au public des levées supplémentaires pour les gares du Nord et de l'Est. Toujours en juillet 1881, les bureaux de la petite banlieue parisienne reçoivent un numéro d'ordre de bureau de quartier (bulletin des postes n°38 supp.), et un certain nombre d'entre eux sont dotés de timbres à date à section de levée : 54, rue des Batignolles (Saint-Lazare), 58, rue Doudeauville (Nord), 60, rue Eugène-Sue (Nord), 61, rue Legendre (Saint-Lazare), 63, rue Jeanne-d'Arc (Orléans), 66, rue Jouffroy (Saint-Lazare), 69, avenue d'Orléans (Montparnasse), 72, rue de l'Ouest (Montparnasse), 76, rue de Crimée (Nord) et 77, rue d'Allemagne (n°139, Nord). Après juillet 1882, le service des levées supplémentaires pratiqué par le bureau 10 pour la gare Montparnasse est déplacé au bureau 43, rues Littré et de Rennes, nouvellement ouvert. En 1883 sont ouverts les bureaux 79, rue d'Allemagne (n°3, Nord) et 84, boulevard de Clichy (Saint-Lazare), lesquels participent au service des gares, et enfin en janvier 1893 le bureau 103, rue des Filles-du-Calvaire, qui présente la particularité d'être situé à égale distance, ou à peu près, des gares du Nord et de l'Est d'un côté, et de celles d'Orléans et du P.L.M. de l'autre, et qui, à ce titre, dessert ces quatre stations. Vers la fin du siècle, les levées retardées non surtaxées pour les ambulants du soir ne sont plus réservées aux seuls bureaux proches des gares. C'est la raison pour laquelle on peut trouver des timbres à date à section de levée dans une trentaine de bureaux du centre parisien, depuis celui de la Bourse jusqu'à celui du Grand-Hôtel [2].

Les levées supplémentaires pour la gare Saint-Lazare

          Durant le dernier quart du XIXème siècle, il se pratique dans les bureaux 3 et 18, proches de la gare Saint-Lazare, deux levées supplémentaires non surtaxées pour les bureaux ambulants, en début de soirée pour Cherbourg et en fin de soirée pour Le Havre, dont les horaires, qui figurent dans chaque nouvelle édition des almanachs, varieront légèrement au cours du temps. Une levée unique pour les mêmes ambulants, fixée à cinq heures quarante-cinq de l'après-midi, se pratique à partir des années 1883/1884 dans les bureaux 54, 61, 66 et 84.


Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration Didot-Bottin

Bureau 3, place de la Madeleine, puis boulevard Malesherbes

          On connait des dateurs type R&P 1530 (mention "Pl. DE LA MADELEINE") à section de levée avec indice 6.1 en avril 1878 et 6.2 entre novembre 1876 et juillet 1878, puis avec section de levée 7.1 entre novembre 1878 et août 1886. Une variante "P. DE LA MADELEINE" est connue avec section de levée 7.1 entre juillet 1884 et mars 1885. On remarque que les dateurs à l'intitulé de ce bureau semblent avoir été utilisés postérieurement à son changement d'adresse en novembre 1884. Des dateurs type 1884 avec section de levée avec indice 7.1, portant l'intitulé "6, Bd MALESHERBES" sont connus en juin/juillet 1887.

          A partir de 1888, ce bureau a utilisé des timbres à date au type 1884 portant divers intitulés et des sections de levée avec fraction :

    - 6, Bd MALESHERBES, levée 7/1 : août 1888 à février 1901
    - 6, Bd MALESHERBES, levée 8/1 : septembre 1896 à septembre 1901
    - 6, Bd MALESHERBES, levée 8/2 : mars 1897 à juillet 1901

          On relève également des indicateurs de levées matinales 1/1 en octobre/décembre 1888 et 2/1 entre mars 1897 et janvier 1899.


    - Bd MALESHERBES 6, levée 7/1 : mars 1890
    - Bd MALESHERBES 6, levée 8/1 : mars 1899
    - Bd MALESHERBES 6, levée 8/2 : avril 1899 à août 1901

          Une date de levée matinale 1/1 est signalée en mai 1888.

    - 6. Bard MALESHERBES, levée 7/1 : février 1894 à janvier 1901
    - 6. Bard MALESHERBES, levée 8/1 : mai 1897 à juillet 1901
    - 6. Bard MALESHERBES, levée 8/2 : mars 1897 à mars 1899

          Des levées matinales 2/1 et 2/2 sont connues entre mai 1897 et mai 1899.

    - Bd MALESHERBES, levée 7/1 : septembre 1896 à mai 1898
    - Bd MALESHERBES, levée 8/1 : juillet 1898 à juin 1901
    - Bd MALESHERBES, levée 8/2 : mai 1898 à mai 1901

          Des levées matinales 2/1, 3/1 et 3/2 sont connues en 1897/1898.

Bureau 18, rue d'Amsterdam

          On connait des dateurs type R&P 1530 (mention "R. D'AMSTERDAM") à section de levée avec indice 6.2 en juillet 1876 et 7.1 entre novembre 1883 et décembre 1889. Des timbres à date au type 1884 avec section de levée 7.1 sont utilisés entre août 1884 et décembre 1892. Une variante "RUE D'AMSTERDAM" est signalée avec la section de levée 7.1 en septembre 1888.

          Des timbres à date à section de levée avec fraction, portant l'intitulé "R. D'AMSTERDAM" sont utilisés simultanément, avec la levée 7/1 entre janvier 1889 et septembre 1901, avec la levée 8/1 entre novembre 1896 et septembre 1901, et avec la levée 8/2 entre avril 1897 et juin 1901. Une levée 8/3 est relevée en mars 1901, ainsi qu'une levée matinale 1/1 en novembre 1891. Une variante "RUE D'AMSTERDAM" est signalée avec la section de levée 7/1 entre décembre 1889 et septembre 1895.

Bureau 54, rue des Batignolles

          On ne connait pas de timbres à date présentant une section de levée avec indice pour ce bureau, que ce soit au type R&P 1530 ou au type 1884. On relève seulement deux cas de timbres au type R&P 1530 à section de levée avec fraction, l'une en novembre 1878 avec l'intitulé "1 PARIS 1 BATIGNOLLES" et une levée 5/1 difficilement explicable dans ce contexte, et l'autre en juillet 1893 avec l'intitulé "PARIS BATIGNOLLES" et une levée 7/1.

Bureau 61, rue Legendre

          On ne connait pour ce bureau qu'un seul exemple de dateur au type R&P 1530, intitulé "R. LEGENDRE" avec section de levée 7.1, daté du 7 août 1883. Aucun autre timbre à date avec section de levée n'y serait connu, de quelque sorte que ce soit.

Bureau 66, rue Jouffroy, puis rue Meissonier

          On connait deux exemples de dateurs avec section de levée avec indice, l'un au R&P 1530 section 7.1 du 11 janvier 1887, et l'autre au type 1884 section 7.1 le 27 novembre 1886. Un timbre à date au type 1884 à section de levée avec fraction 7/1 à été utilisé avec l'intitulé "R. JOUFFROY" en juillet 1887, puis avec l'intitulé "R. MEISSONIER" entre février 1893 et juin 1895. Une levée 8/1 est connue en décembre 1897.

Bureau 84, boulevard de Clichy

          Des timbres à date au type 1884 à section de levée avec fraction 7/1, intitulé "Bard de CLICHY", y ont été utilisés entre janvier 1888 et janvier 1895.

Les levées supplémentaires pour la gare Montparnasse

          Des levées supplémentaires non surtaxées s'y pratiquent au bureau 10, en début de soirée, d'une part pour Brest, Rennes et Lorient, puis Angers en 1878, et d'autre part pour Granville, dont l'expédition est un peu plus tardive. En mars 1883, le bureau 10 est déplacé rue du Vieux-Colombier, et le service supplémentaire de proximité pour la gare Montparnasse se fait à partir du bureau 43, nouvellement installé rues de Rennes et Littré. Les almanachs de l'époque mentionnent aussi des levées supplémentaires pour les bureaux 69 et 72, à cinq heures quarante-cinq de l'après-midi à partir de 1885.


Annuaire-almanach Didot-Bottin

Bureau 10, rue du Cherche-Midi

          On y connait des dateurs au type R&P 1530 à section de levée avec indice 6.1 en janvier 1878 et 6.2 en juillet 1878, portant les intitulés "R. CHERCHE-MIDI" ou "R. DU CHERCHE-MIDI". La section de levée 7.1 est de même connue entre le juillet 1879 et décembre 1882.

Bureau 43, rues de Rennes et Littré

          On n'y connait que des timbres à date à section de levée au type 1884 :

    - R. LITTRE, levée 7.1 : juin 1887 à septembre 1890
    - RUE LITTRE, levée 7.1 : juillet 1891
    - R. LITTRE, levée 7/1 : janvier 1887 à novembre 1892
    - R. LITTRE, levée 8/1 : mars 1897 à octobre 1900
    - RUE LITTRE, levée 7/1 : juin 1891 à octobre 1895
    - RUE LITTRE, levée 8/1 : mars 1896 à juillet 1900

          Chabrol rapporte également, avec les mêmes intitulés, des dateurs à section de levée 1/7 et 7/7 en 1892/1893, dont il est difficile de dire à quoi ils pouvaient correspondre.

Bureau 69, avenue d'Orléans

          Un timbre à date au type R&P 1530, intitulé "MONTROUGE-PARIS" à section avec fraction 5/1 est connu en octobre 1878, à rapprocher de ceux de "PARIS BATIGNOLLES" et de "PARIS CHARONNE", Un autre, au type 1884, fraction 8/1, intitulé "AV. D'ORLEANS", est relevé en décembre 1898.

Bureau 72, rue de l'Ouest

          Un timbre à date au type 1884, section de levée avec fraction 8/1, intitulé "R. DE L'OUEST" est relevé en octobre 1890. Un autre est signalé, fraction 3/1, sans date.

Les levées supplémentaires pour la gare de Lyon

          Durant le dernier quart du siècle, des levées supplémentaires non surtaxées se pratiquent en début de soirée dans les bureaux 12, 30 et Bercy, pour plusieurs ambulants partant de la gare du P.L.M. : Marseille, Lyon, Auxerre (puis Clamecy en 1879), Melun, Sens, Besançon (puis Pontarlier en 1878), Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, et en 1883 Le Creusot. Le bureau 103 s'ajoutera après sa création en 1893, avec une levée à six heures quarante-cinq de l'après-midi pour toutes les destinations.


Annuaire-almanach Didot-Bottin

Bureau 12, boulevard Beaumarchais

          Ce bureau dispose initialement de timbres à date du type R&P 1530. On connait les dates de section de levée avec indice suivantes :

    - abréviation Bt, levée 6.1 : juillet 1877 à septembre 1878
    - abréviation Bd, levée 6.1 : octobre 1877
    - abréviation Bt, levée 6.2 : juillet 1876 à octobre 1878
    - abréviation Bd, levée 6.2 : juillet 1876 à septembre 1878
    - abréviation Bt, levée 7.1 : octobre 1879 à mars 1886
    - abréviation Bd, levée 7.1 : juillet 1879 à janvier 1885
    - abréviation Bt, levée 7.2 : décembre 1879 à janvier 1886
    - abréviation Bd, levée 7.2 : juillet 1880 à juillet 1885

          Il a ensuite employé des timbres à date du type R&P 1530 à section de levée avec fraction :

    - abréviation Bt, levée 7/1 : mai 1888 à septembre 1893
    - abréviation Bd, levée 7/1 : mars à décembre 1893
    - abréviation Bt, levée 7/2 : juin 1887 à mars 1889
    - abréviation Bd, levée 7/2 : février 1889 à mai 1890

          Enfin, il a employé des timbres à date du type 1884 à section de levée avec fraction :

    - abréviation Bd, levée 7/1 : mars 1888 à novembre 1898
    - abréviation Bd, levée 7/2 : octobre 1890 à septembre 1891
    - abréviation Bd, levée 8/1 : juillet 1896 à mars 1897
    - abréviation Bard, levée 7/1 : avril 1892 à mai 1899
    - abréviation Bard, levée 7/2 : septembre 1891
    - abréviation Bard, levée 8/1 : avril 1896 à mars 1897

Bureau 30, boulevard Mazas, puis boulevard Diderot

          L'appellation "MAZAS" figure sur les timbres au type R&P 1530 à section de levée avec indice jusqu'au mois d'août 1879, date à laquelle le boulevard a été rebaptisé "DIDEROT" :

    - MAZAS, levée 6.1 : janvier 1877 à avril 1878
    - MAZAS, levée 6.2 : septembre 1876 à février 1878
    - MAZAS, levée 6.4 : août 1877
    - MAZAS, levée 7.1 : septembre 1879
    - DIDEROT, levée 7.1 : décembre 1879 à novembre 1888
    - DIDEROT, levée 7.2 : mars 1881 à novembre 1883

          Les timbres au type 1884 à section de levée avec indice ne peuvent logiquement se rencontrer qu'avec l'appellation "DIDEROT" :

    - levée 7.1 : décembre 1885 à octobre 1892
    - levée 7.2 : juin 1886 à avril 1893
    - levée 7.3 : octobre 1888 à octobre 1893
    - levée 7.4 : novembre/décembre 1893
    - levée 7.5 : juin 1889

          On connait des timbres au type R1P 1530 à section de levée avec appellation "Bt DIDEROT" et fraction 7/1 en avril 1889, et avec fraction 1/2 en novembre 1890. Il a aussi existé, au type 1884, l'appellation "Bd DIDEROT" avec la fraction 7/1 entre août 1892 et février 1897, 8/3 en juin 1901 et 2/1 en mai 1901. Avec l'appellation "Bard DIDEROT" sont connus :

    - levée 1/1 : juin 1888 à juillet 1897
    - levée 1/2 : février 1892 à mai 1901
    - levée 2/1 : juin 1890 à juin 1899
    - levée 2/3 : décembre 1896
    - levée 3/1 : août 1891

          Le fait que l'on connaisse autant de sections de levées matinales pourrait indiquer que ce bureau (le phénomène se retrouve dans d'autres bureaux, principalement à la gare du Nord) pratiquait des levées préparatoires antérieures aux levées ordinaires, ce qui est différent des levées supplémentaires qui sont postérieures aux levées ordinaires. Mais nous n'en avons pas la certitude. Pour les levées supplémentaires (ou préparatoires, pour certaines ?) du soir, nous connaissons :

    - levée 7/1 : octobre 1887 à décembre 1898
    - levée 7/2 : novembre 1888 à novembre 1897
    - levée 7/3 : avril 1894 à février 1898
    - levée 7/4 : juin 1894 à décembre 1896
    - levée 7/5 : février 1894 à février 1898
    - levée 7/6 : octobre 1889 à octobre 1897
    - levée 7/7 : mars 1889
    - levée 8/1 : décembre 1897 à septembre 1901
    - levée 8/2 : juillet 1898 à juin 1901
    - levée 8/3 : août 1898 à mai 1899
    - levée 8/4 : décembre 1898
    - levée 8/5 : mai à août 1898
    - levée 8/7 : avril 1898
    - levée 9/1 : octobre 1899

Bercy, puis bureau 56, rue de Charenton

          Le bureau de petite banlieue de Bercy utilise des timbres à date au type R&P 1530 portant l'intitulé "PARIS-BERCY" et section de levée avec indice 6.1 en février 1878, et 7.1 entre mai et août 1879. En juillet 1881, le numéro de bureau de quartier 56 lui est attribué, et ses timbres à date portent désormais l'intitulé "R. DE CHARENTON". Un timbre au type 1884 à section de levée avec indice 7.1 est connu en février 1894, et un autre ÃÂ