Cette grosse lettre, adressÃÂée en 1866 de Paris-Belleville ÃÂàun marchand de gravures et papetier
barcelonnais, contenait certainement un bon nombre de documents, suffisamment en tout cas pour atteindre le poids respectable, calculÃÂé par
les postiers franÃÂçais, d'environ 280 grammes, soit 38 ports, au vu de la convention franco-espagnole applicable ÃÂàcette ÃÂépoque.
La mention manuscrite "38" est alors portÃÂée sur la lettre, matÃÂérialisÃÂée par un spectaculaire affranchissement ÃÂà15,20 francs, soit
6 timbres ÃÂà80 centimes, 25 timbres ÃÂà40 centimes et 2 timbres ÃÂà20 centimes, ce port ÃÂétant confirmÃÂé valable
jusqu'ÃÂÃÂ destination par le petit timbre rouge P.D.
Lugdunum PhilatÃÂélie - 46ÃÂéme V.O. - Juin 2003
HÃÂélas, la France et l'Espagne, ÃÂàcette ÃÂépoque, n'utilisent pas le mÃÂême systÃÂème de poids. Les postiers espagnols, tatillons, repÃÂèsent le lettre,
et trouvent le mÃÂême poids d'environ 280 grammes que leurs collÃÂègues franÃÂçais. Le problÃÂème est que 280 grammes convertis en adarmes,
cela fait 156 adarmes, ce qui, ÃÂÃÂ raison de 4 adarmes par port, font 39 ports, et non plus 38.
Il manque donc un port, soit 40 centimes, ou 12 cuartos.
Les postiers espagnols vont alors appliquer la convention ÃÂàla lettre (c'est le cas de le dire). AprÃÂès avoir constatÃÂé
l'insuffisance par l'application du timbre bleu FRANQUEO INSUFICIENTE, ils taxent le destinataire ÃÂÃÂ raison de 246 cuartos, soit
environ 7,60 francs supplÃÂémentaires, taxe matÃÂérialisÃÂée par une marque bleue "246".
Comment font-ils leur calcul : d'aprÃÂès la taxe de la lettre non affranchie (18 cuartos par 39 ports, soit 702 cuartos),
moins la valeur de l'affranchissement apposÃÂé en France (12 cuartos, qui est le coÃÂût de la lettre affranchie d'Espagne vers la France,
par 38 ports, soit 456 cuartos), le total faisant bien 246 cuartos.
Une diffÃÂérence d'unitÃÂé de poids qui a donc coÃÂûtÃÂé trÃÂès cher au malheureux libraire !
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