Petit dictionnaire illustré
des établissements de poste sédentaires
du département du Puy-de-Dôme

en service entre 1792 et 1939

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     Le département du Puy-de-Dôme se compose de cinq arrondissements, divisés en quarante-six cantons, réunissant environ quatre-cent-soixante-dix communes. En 1939, il y existe plus de trois-cent-cinquante établissements de poste de types divers, depuis la recette principale de première classe de Clermont-Ferrand jusqu'au correspondant de la petite commune de Pessat (195 habitants), visité quotidiennement par un véhicule de la poste automobile rurale.

     Le Puy-de-Dôme a été créé le 4 mars 1790 par Lettres-patentes du Roi, sur décrets de l'Assemblée Nationale des 15 janvier, 16 et 26 février 1790, qui ordonnent la division de la France en quatre-vingt-trois départemens (sic). Le premier janvier 1792, à la suite d'un décret de l'Assemblée Nationale daté du 26 août 1790 (art. 5), l'administration générale des postes aux lettres, des postes aux chevaux et des messageries est régie par un Directoire qui se substitue à la Ferme des Postes. Les marques employées par l'administration des postes portent désormais le numéro indicatif du département, le Puy-de-Dôme ayant hérité du numéro 62.

     A la fin de l'année 1791, il existe onze établissements de la poste aux lettres dans le département du Puy-de-Dôme : cinq bureaux créés au dix-septième siècle (Clermont, Riom, Thiers, Issoire et Aigueperse), quatre autres ouverts en 1766 par la Ferme des Postes sur les anciens itinéraires de messagerie qu'elle exploite (Ambert, Ardes, Billom et Tauves), et deux derniers établissements ouverts en 1785 (Rochefort-Montagne et Montaigut-en-Combraille, anciennes distributions de messagerie). Pont-du-Château a accueilli un bureau entre juin 1784 et mars 1785. Toutes ces communes sont des chefs-lieux de canton placés sur les itinéraires des services postaux. Un décret des 6 et 12 septembre 1791 stipule que des courriers devront être établis entre le chef-lieu de département et les villes sièges de district ou de tribunaux, ce qui entrainera la création de bureaux de poste à Besse, Lezoux et Pontgibaud dès le début de 1792.

Recettes, facteurs-receveurs, recettes auxiliaires, agences postales.

     Durant la première moitiè du dix-neuvième siècle, les créations d'établissements de poste du Puy-de-Dôme se font quasi-exclusivement dans les chefs-lieux de canton, pour la plupart distributions converties plus ou moins rapidement en directions des postes (depuis le début du mois d'avril 1819, circulaire du 27 mars, les distributions sont dotées d'un timbre à leur nom), Une exception remarquable à cette règle concerne la petite commune du Mont-Dore, qui devient du jour au lendemain un centre thermal très prisé des élites, ce qui nécessite une relation postale avec la Capitale dès 1820. En 1855, tous les chefs-lieux de canton du Puy-de-Dôme sont postalement pourvus. Il y a alors cinquante établissements de poste ouverts dans le département, dont huit distributions.

     Les bureaux de direction deviennent recettes des postes en janvier 1865 (circulaire 379, bulletin des postes 113). En janvier 1874, les distributions sédentaires sont érigées en recettes (décision du 8 juillet 1873, bulletin des postes  58). En 1892, sur les quatre-vingt-treize établissements ouverts dans le département, quatre-vingt-onze sont des recettes. Un rapport adressé au Président de la République en juin 1884 (Journal officiel 19 juin) par le Directeur des postes fait toutefois le constat qu'en France, indépendamment de leur insuffisance numérique, les bureaux de poste laissent généralement beaucoup à désirer, tant par leur aspect extérieur que par leur aménagement.

     En conséquence d'une décision ministérielle du 7 juin 1850, certains distributeurs sont chargés, en plus de leur service sédentaire, de la distribution des lettres à domicile. Ils prennent le nom de facteurs-boîtiers. Dans le Puy-de-Dôme, le premier établissement de ce type est ouvert en 1858 à Volvic. Les quelques facteurs-boîtiers du Puy-de-Dôme seront convertis en recette, sauf celui créé à Bertignat en 1867 qui conservera la même fonction jusqu'en 1939, au moins. Les facteurs-boîtiers deviennent des facteurs-receveurs en 1893 (arrêté du 2 mai 1893, bulletin des postes 5), et à partir de cette date, jusqu'à 1914, on constate que les nouvelles créations concernent essentiellement ce type d'établissement, et qu'elles se font au détriment de l'ouverture de recettes (Anzat-le-Luguet sera la dernière recette créée, en 1900). En 1915, on compte cent facteurs-receveurs pour cent-trois receveurs des postes dans le département, sur près de deux-cent-quarante établissements en fonctionnement, les autres étant des receveurs auxiliaires.

     Un décret du 7 avril 1887 (bulletin des postes 7) porte création des bureaux auxiliaires des postes, remplacés par les recettes auxiliaires urbaines ou rurales par décret du 16 octobre 1895 (bulletin des postes 10). Ces recettes auxiliaires seront nommées distributions auxiliaires lorsque leur gérant est chargé d'un service de distribution (arrêté du 17 mai 1902, bulletin des postes 7). Dans le Puy-de-Dôme, le premier établissement de ce type est ouvert à Chamalières en 1896, le dernier le sera en 1914 (Saint-Just-de-Baffie). Il ne semble pas que ces officines aient eu un très grand succès, la plupart étant converties en facteur-receveur ou en agences postales, voire même en recette (Chamalières). En 1939, on ne compte plus que douze recettes auxiliaires rurales ouvertes dans le département, et seulement trois recettes urbaines, dont aucune à Clermont-Ferrand.

     Les recettes auxiliaires à attributions étendues reçoivent la dénomination d'agences postales par arrêté du 9 décembre 1918 (bulletin des postes 29). Les créations de ces établissements supplantent totalement celles des facteurs-receveurs à partir de 1921, à la seule exception de celui installé à Enval en 1932. La raison en est qu'elles coûtent beaucoup moins cher à l'Administration, tout en étant sollicitées par les municipalités (Conseil général du Puy-de-Dôme, 1929). On peut même voir à Aubiat, en 1925, un établissement de facteur-receveur converti en agence postale. En 1939, le département compte quatre-vingt-quatre agences postales en fonctionnement, soit un peu moins du quart du total des bureaux ouverts, un peu moins que le nombre des établissement de facteurs-receveurs ou des recettes des postes.


Journal officiel, 16 août 1923

     A partir de 1930, quatre circuits de poste automobile rurale sont inaugurés dans le département, installant une trentaine de correspondant postaux dans des communes encore dépourvues de bureau. Bien que des économies aient pu être réalisées sur les emplois de facteurs ruraux et le service des courriers, le coût trop élevé du transport automobile empêchera l'ouverture de nouveaux circuits dans le Puy-de-Dôme. En 1939, on compte vingt-neuf correspondants de la poste automobile rurale, installés uniquement dans le nord du département, où les routes sont en général plus facilement praticables.

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Vers le dictionnaire :

 
A à C    //    D à P    //    R à Y
 


La recette auxiliaire rurale de Solignat avant 1914

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