BoÃÂîte Mobile de Laqueuille
Laqueuille est une bourgade du dÃÂépartement du Puy-de-DÃÂôme, situÃÂée dans le canton de Rochefort, sur la route 89 qui relie Lyon ÃÂàBordeaux par Bourg-Lastic, au dÃÂébouchÃÂé de la route 122 venant de Toulouse par Tauves. Compte-tenu de leur profil peu propice au roulage, ces voies sont longtemps restÃÂées ÃÂàl'ÃÂécart des routes de poste. Au dÃÂébut du XIXÃÂème siÃÂècle, des courriers ÃÂàcheval rejoignent le bureau de distribution de Rochefort et la direction des postes de Tauves. En 1818, l'Etat gÃÂénÃÂéral des postes rapporte l'ouverture d'une route de poste entre Clermont et le Mont d'Or (Le Mont-Dore), comprenant un relais ÃÂàRochefort, desservie par des voitures ÃÂàquatre chevaux. avec pour consÃÂéquence l'ouverture d'une distribution aux Bains du Mont d'Or en juillet 1820. L'amorce de cette route vers le sud-ouest sera prolongÃÂée dans les annÃÂées suivantes sous le nom de route royale 89. Elle conduit ÃÂàBordeaux, via les relais de Rochefort et de Bourg-Lastic, chef-lieu de canton qui sera ÃÂàson tour dotÃÂé d'une distribution de poste en 1830. Le Guide du voyageur ÃÂàClermont-Ferrand (Bouillet, 1836) nous apprend qu'une malle-poste circule quotidiennement entre Bordeaux et Lyon, doublÃÂée des diligences des frÃÂères Gaillard, et que les voitures des frÃÂères Dujarric desservent Bort tous les jours, et Le Mont-Dore en saison. En 1844, le maire de Tauves demande (Conseil gÃÂénÃÂéral du Puy-de-DÃÂôme) et obtient la crÃÂéation d'une ligne de poste sur la route royale 122, avec relais ÃÂàTauves, alors que des amÃÂénagements importants sont entrepris sur la voie. Laqueuille voit ainsi passer plusieurs voitures de poste et de messageries, qui ne s'y arrÃÂêtent pas forcÃÂément. A cette ÃÂépoque, les distributions de Rochefort, Bourg-Lastic, Le Mont-Dore et Latour sont ÃÂérigÃÂées en directions des postes. Des facteurs-boÃÂîtiers sont ÃÂétablis ÃÂàSaint-Sauves (1859) et ÃÂàLaqueuille (1860).
Carte routiÃÂère du dÃÂépartement du Puy-de- DÃÂôme, Guillemot, 1867
En 1872, le Conseil gÃÂénÃÂéral du Puy-de-DÃÂôme, considÃÂérant que la fermeture des relais de poste du Cantal et de la CorrÃÂèze rend ceux de Tauves et de Rochefort inutiles, et au vu de la charge financiÃÂère qu'ils font peser sur les voitures publiques, rÃÂéclame leur suppression. Une dÃÂécision ministÃÂérielle du 4 mars 1873 supprime les derniÃÂères lignes et relais fonctionnant encore en France, et met fin ÃÂàla perception des droits que les maÃÂîtres de poste avaient le privilÃÂège d'exiger des entrepreneurs. Que cela ait un rapport ou non avec ces suppressions, des boÃÂîtes mobiles sont fixÃÂées, entre aoÃÂût 1872 et aoÃÂût 1873, sur toutes les voitures d'entreprises du Puy-de-DÃÂôme (Conseil gÃÂénÃÂéral, 1873). A cette ÃÂépoque au plus tard, le facteur-boÃÂîtier de Laqueuille lÃÂève donc au moins une boÃÂîte mobile sur le trajet des voitures vers Clermont-Ferrand.
Conseil gÃÂénÃÂéral du Puy-de- DÃÂôme, 1873
La lettre ci-dessous, datÃÂée du 28 dÃÂécembre 1873, illustre cet ÃÂétat de fait. Elle est postÃÂée quelque part lors d'un arrÃÂêt de la voiture, entre Bourg-Lastic, Saint-Sauves ou Le Mont-Dore et Laqueuille. A la halte de la voiture ÃÂàLaqueuille, le conducteur prÃÂésente la boÃÂîte mobile au boÃÂîtier, qui l'ouvre et effectue le tri des lettres trouvÃÂées ÃÂàdÃÂécouvert, c'est ÃÂàdire celles qui ont ÃÂétÃÂé jetÃÂées dans la boÃÂîte depuis le dernier bureau de la route. Il conserve celles qu'il peut distribuer, il met de cÃÂôtÃÂé celles qui doivent rebrousser chemin, et il place celles qui doivent poursuivre la route dans une liasse sous croisÃÂé de ficelle, aprÃÂès avoir apposÃÂé son timbre sur les suscriptions. Cette liasse a ÃÂétÃÂé formÃÂée, puis complÃÂétÃÂée par les bureaux situÃÂés en amont, et elle pourra encore ÃÂêtre complÃÂétÃÂée par les bureaux suivants, jusqu'ÃÂàl'arrivÃÂée ÃÂàClermont-Ferrand. Le bureau de recette de Clermont-Ferrand trie alors la liasse, et aprÃÂès avoir apposÃÂé son timbre (en principe, au dos), vÃÂérifiÃÂé et oblitÃÂérÃÂé les affranchissements, et frappÃÂé son timbre ovale BM pour signifier l'origine des lettres, il leur donne suite.
Une ligne de chemin de fer menant de Clermont-Ferrand ÃÂàTulle est inaugurÃÂée au printemps de 1881 (Conseil gÃÂénÃÂéral). Un entreposeur est ÃÂétabli ÃÂàcette ÃÂépoque en gare de Laqueuille, dotÃÂé d'un timbre ÃÂàdate
spÃÂécifique. Le service postal des courriers d'entreprises entre Laqueuille et Clermont est alors logiquement supprimÃÂé.