De Chicago ÃÂ Cannes en 1932 :
par Avion,
Paquebot, Exprès
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L'expéditeur de la lettre ci-dessous, écrite àl'hôtel Pearson de Chicago
le 3 octobre 1932, a demandé le routage by air mail pour en accélérer le transport. La lettre est envoyée àune résidente américaine en France,
sous couvert de la banque American Express. Depuis 1927, la compagnie National Air Transport assure la liaison postale aérienne entre Chicago et New-York.
Le tarif particulier pour le service aérien intérieur est alors de huit cents par once. Une griffe frappée àl'encre violette confirme le transport
VIA AIR TO EXCHANGE OFFICE, par avion jusqu'au bureau de sortie.
Lettre de Chicago pour Cannes - octobre 1932
1er échelon U.P.U., surtaxe aérienne américaine de huit cents, affranchissement insuffisant pour l'exprès international
A cette date, il n'est pas question de prolonger le transport aérien au
dessus de l'Atlantique, et le routage requiert le service du paquebot S. S. Mauretania, de la Cunard Line. Le tarif international américain s'élève
àcinq cents pour une lettre simple. Le contenu de la lettre étant probablement précieux pour la destinataire, l'expéditeur a souhaité qu'elle soit remise àla banque dès son
arrivée, par porteur spécial, en anglais par special delivery. Une vignette spéciale àdix cents a été apposée, correspondant au tarif intérieur américain pour cette
prestation, complétée par un timbre-poste àcinq cents. Cependant, le tarif international américain pour la distribution par porteur spécial s'élevant àvingt cents,
le bureau de sortie a apposé une griffe violette Special Delivery Fee Insufficient. A l'arrivée àCannes, le 12 octobre suivant,
la lettre, qui ne porte pas de mention d'exprès, a été distribuée par le facteur au cours de la première tournée ordinaire de la matinée.
De Rabat ÃÂ New-York en 1938 :
tarif Avion
et voie Maritime
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En 1938, la seule voie postale
existant entre le vieux continent et New-York est celle des paquebots transatlantiques. Ce n'est que le 20 mai 1939
que le Boeing 314 Yankee Clipper de la PanAm effectue la première liaison aéropostale régulière par dessus l'Atlantique
Nord, entre Port-Washington (New-York) et Marignane (Bouches-du-Rhône).
Le réseau Air-France/Régie Air-Afrique en 1938 (art-aviation.com)
Sur les autres continents, en revanche, la France a, dès
le début des années 20, développé un réseau dense et diversifié, avec des compagnies comme Aéropostale, Air-Union, Farman,
C.I.D.N.A. ou Air-Orient. Ce réseau s'étend dans l'immédiat avant-guerre, sous les ailes de la nouvelle compagnie Air-France, née de la fusion
des précédentes, de l'Amérique du Sud àl'Extrême-Orient.
Lettre de Rabat pour New-York - février/mars 1938 - 1er échelon U.P.U + surtaxe aérienne
La lettre ci-dessus, d'après ce que
laisse deviner la marque mécanique Krag, a été déposée àla recette principale de Rabat, au Maroc, àune date illisible. Dans ce royaume sous protectorat
français, les tarifs postaux s'appliquent sur la même base qu'en métropole. La lettre simple pour l'étranger paye 1,75 franc
(tarif du premier août 1937). Le routage en est demandé "PAR AVION jusqu'àLe Hâvre", et l'affranchissement
est complété par une surtaxe pour transport aérien de 1 franc par 10 grammes, tarif pour les pays d'A.F.N. depuis juillet 1934.
L'affranchissement de 2,75 francs est donc conforme, pour une lettre par avion de 10 grammes maximum, entre août 1937 et novembre 1938.
Rabat étant située sur la Ligne France-Amérique du Sud, la lettre a facilement pu remonter jusqu'àMarseille, emprunter ensuite l'avion
postal d'Air-France jusqu'àParis, puis celui d'Air-Bleu jusqu'au Hâvre.
La voie aérienne s'arrêtant au Hâvre,
le complément de routage est demandé par le (Paquebot "Paris" 2 mars). Cette indication nous confirme l'année de circulation
de cette lettre, 1938, en concordance avec l'affranchissement. Selon le tableau de marche des paquebots transatlantiques,
le Paris, avec àson bord un bureau de poste flottant occupé par la brigade E, effectue la traversée en sept jours, pour
accoster àNew-York le 9 mars 1938. La lettre est destinée au second du Champlain, autre paquebot de la French Line,
ce qui peut laisser supposer, en l'absence de toute marque au verso, qu'elle n'a pas été transmise par la brigade E aux postiers
américains, mais distribuée "en interne" par les soins de la Compagnie.
Ce qui, hélas, nous prive certainement de
la présence, sur notre lettre, du timbre de la brigade E du bureau flottant Le Hâvre àNew-York.
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