D'autres courriers originaux ...
... sans aucun rapport avec les étoiles de Paris.



Lettre non affranchie au premier échelon de poids de Paris pour Paris, port dû par le destinataire 15 centimes (tarif du premier juillet 1853). Timbre à date du bureau central en bleu, service n°5, sixième distribution quotidienne de 5 heures du soir.
Référence Pothion 2520, indice 16.


Lettre au premier échelon de poids de Lille pour Wez (Belgique), affranchie en application des termes de l'article 2 de la Convention de Poste franco-belge du 27 avril 1849. La distance entre le bureau d'origine et le bureau de destination (Antoingt) n'exédant pas trente kilomètres, le port est réduit à vingt centimes, figurés par un n°14 bleu noir, et justifiés par le rectangle rouge PD. C'est le fameux tarif frontalier ...


Ce petit timbre d'apparence banale cache dans ses fibres la plus exceptionnelle variété de la philatélie française : un filigrane. On ignore exactement pourquoi, lors d'un tirage du début de mars 1876, le papier, ordinairement anonyme, portait en transparence la raison sociale de son fournisseur, la maison Lacroix Frères. L'inscription se trouvait sur un coin de feuille, et concerne au maximum 12 timbres par feuille de 300. L'exemplaire ci-dessus, qui porte les lettres IX, présente de surcroit la particularité d'être non-dentelé, ayant été envoyé à la Guadeloupe avec la livraison d'Avril 1876. Encore plus rare que le dentelé de métropole, ce timbre est assurément une des pièces de choix de la philatélie coloniale.



L'oblitération de cette lettre présente un double intérêt. Tout d'abord, il s'agit d'une empreinte mécanique duplex de type Daguin. Les deux marques sont séparées par une distance de 28 mm de centre à centre, et présentent entre elles de légères différences, qui ne se retrouveraient pas si le même timbre avait été frappé deux fois. D'autre part, l'indication de la septième levée est suivie d'un numéro de fraction qui indique que cette lettre a probablement été transmise au bureau ambulant de la ligne Paris à Troyes après l'heure de la levée ordinaire.



On peut trouver, sur certaines cartes postales du début du XXème siècle, un timbre à date de couleur bleue, portant dans la couronne, la mention *ECHANTILLONS*POSTE. Quelle peut être l'origine de cette marque ? Les cartes que nous avons vues viennent toutes de l'étranger, elles sont toutes adressées aux Grands Magasins du Louvre, à Paris, et tiennent lieu de demande de catalogue. Certaines sont affranchies au tarif des cartes postales, d'autres, au tarif des imprimés, sont taxées à 10 centimes, la carte ci-dessus, sans affranchissement, est taxée à 20 centimes. Certaines cartes sont piquées de trous d'épingles, probablement chargées d'échantillons, ce qui est interdit par le règlement de l'époque.
On note, sur la carte ci-dessous, que le timbre à date bleu recouvre le chiffre-taxe, et semble-t'il son oblitération. Cela peut-laisser penser que, malgré son intitulé, cette marque n'est pas postale, et qu'elle a été frappée par le personnel des Grands Magasins, en même temps qu'un numéro d'ordre au composteur, présent sur toutes les pièces vues, sans doute dans un but d'archivage.




Dans l'organisation postale militaire du début de la Première Guerre mondiale, le bureau-frontière permettait le passage de la zone de l'arrière à la zone des armées, chaque armée étant en relation avec son propre bureau-frontière. A l'origine, pour faire face à l'Italie, une Armée d'Observation des Alpes avait été prévue, desservie postalement par le bureau-frontière L, dans la région de Gap. Il n'entra pas en service, l'Italie étant alors restée neutre.
A la création d'un Bureau Central Militaire à Marseille, destiné au transit du courrier des militaires originaires d'Afrique ou de Corse (les B.C.M. traitaient également le courrier des éléments isolées), on lui attibua le timbre dateur initialement destiné au bureau-frontière de l'Armée des Alpes.
La 9ème Cie du 133éme R.I.T. était isolée à Marseille en août 1914, le reste de l'effectif étant placé en réserve sur le front d'Alsace. Cette carte postale est taxée, malgré la franchise militaire (décret n° 7435 du 3 août 1914).



On sait que lorsqu'un bureau de poste omet d'apposer son timbre à date, au départ, sur un timbre-poste, le bureau qui s'aperçoit de cette omission, en transit ou à l'arrivée, ne doit pas, lui-même, y apposer son propre timbre à date. S'il le faisait, le cachet de la poste ne ferait, en effet, pas foi des date et heure du départ, selon l'expression consacrée. Les bureaux sédentaires ont donc coutume d'oblitérer, en transit ou à l'arrivée, à l'aide d'une griffe linéaire à leur nom (voir ci-contre), qui leur sert ordinairement à timbrer les documents administratifs. Les brigades des bureaux ambulants, bien que possèdant une telle griffe linéaire*, ont aussi pu annuler les timbres-poste ayant échappé à l'oblitération à l'aide d'une marque circulaire administrative portant leur lettre indicative. Dans ce cas assez rare, il est évidemment difficile d'identifier le bureau qui a corrigé l'omission.

* Jakez, pan sur mon bec ! (P. Lux, La Poste Ferroviaire, T2, p.33)




Le 24 mars 1924, le tarif de la lettre intérieure du deuxième échelon de poids, valable également en Algérie, passe de 40 à 45 centimes. A cette date, les timbres métropolitains sont employés sur le courrier au départ des départements d'Algérie.
Suite à la décision de doter l'Algérie de timbres-poste spécifiques, un arrêté du Gouverneur Général de l'Algérie, en date du 16 mai 1924, fixe au 30 juin la date limite de validité des timbres-poste métropolitains au départ des départements algériens.
Les affranchissements du deuxième échelon intérieur à 45 centimes en timbres métropolitains ne sont donc possibles, au départ de l'Algérie, que pendant une courte période d'à peine plus de trois mois.


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